Carniplantes74

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Utricularia australis

Utricularia Australis, une vie partagée entre paradis et enfer

 

 
  
(publié en 2005 dans le trimestriel n°59 de l'association Dionée)

 

Un coin de paradis pour les plantes aquatiques...

 

 

Voilà un an que j'ai découvert un petit coin de paradis pour une plante si singulière et devenue difficile à observer dans son milieu naturel, j'ai nommé Utricularia Australis reconnaissable à la forme étalée du label de sa fleur (contrairement au label replié de la fleur d'Utricularia Vulgaris).

 

   

 

Depuis je vais régulièrement la photographier et la voir prospérer dans un étang situé à 1000 mètres d'altitude à Saint-Paul, sur la commune de Bernex en Haute-Savoie. Il est au coeur d'un bois, comprenant deux autres plans d'eau dont un est aménagé en plage accueillant les touristes l'été. Le plan d'eau aménagé ne possède aucune plante aquatique de surface.

Mais intéressons nous à notre étang. Fin Avril, la neige et la glace ont fondu et l'eau est encore trop froide pour y voir le moindre signe de vie végétale en surface. Je décide de revenir au début de l'été. Et c'est en mi-juin, muni d'une bonne paire de bottes pour affronter l'épaisse couche de vase en bord de rive, que j'aperçois les premières" boules" d'utricularia qui se déploient dans l'eau. En effet, pour affronter la période de repos de Novembre à fin Mai, les utricules se compactent en formant des petites boules vertes. La végétation commence à repartir.

 

   

 

Mi-aôut, je reviens sur les lieux. L'étang est quasiment recouvert d'une végétation appréciant les conditions paradisiaques des lieux, loin de toutes sources de pollution. Des centaines d'utricules se développent le long de la berge .

 

    

 

Mi-septembre, le lac s'assèche doucement. La chaleur de l'été et le faible taux de pluviométrie y ont contribué. Certaines utricules se retrouvent coincer sur les berges et commencent à subir l'enfer. Nos précieuses carnivores survivent dans un demi-centimètre d'eau.

 

  

 

Après quelques jours, posées à même le sol encore humide , la plante finit par sécher sur les feuilles.

 

Néanmoins, nombreuses sont celles qui ont pu échapper à l'enfer et ainsi assurer le renouvellement de la plante à la saison suivante. C'est ainsi un cycle sans fin qui se perpétue d'année en année. Sans fin, si on préserve l'écosystème si fragile de cet étang. Il suffirait de l'intervention néfaste de l'homme pour que tout celà disparaisse, toutes ces plantes aquatiques alors condamnées à vivre et n'être admirées que dans les parcs botaniques et jardins des particuliers...

 

 



25/11/2011
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